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Discours pour le 114ème congrès du Parti Radical



Bonjour à toutes et tous,


Depuis maintenant près de 4 ans, j’ai l’honneur de Présider les Jeunes Radicaux. 4 ans, ce sont, 2 mandats, 2 bureaux nationaux, plus de 50 jeunes qui, au niveau national ont fait tourner la boutique. Ce sont des fédérations qui ont elles aussi été essentielles pour faire vivre notre engagement au niveau local.


Ce sont des jeunes comme Alexis, Fabien, Jessy-Yves, Jonathan, Noël, Adrien, Anne-Sophie et Damien, qui pour certains sont dans mes équipes depuis 2010…


Ce sont aussi des nouveaux comme Simon, Sarah, Sophie, Lise, Thomas et bien d’autres, qui depuis plusieurs mois ont travaillé d’arrache pied pour relancer tous nos outils de communication, réorganiser nos fédérations et relancer nos travaux de réflexion. Nous avions choisi de laisser à l’UDI le temps de prendre ses marques. Maintenant que c’est chose faite, nous devons apporter notre contribution, notre sensibilité, nos convictions au pot commun de l’UDI si nous voulons qu’elle réussisse. Mais j’y reviendrai.


Ce travail extraordinaire auquel chaque Jeune Radical a contribué, nous n’avons pu l’accomplir qu’avec le soutien de vous tous, vous qui êtes nos aînés et de qui nous avons encore tant à apprendre.


Nous avons travaillé dans le respect de cette maison, dans le respect de l’héritage que vous nous laissez. Nous avons toujours essayé de suivre les conseils des plus illustres Radicaux, les Présidents André Rossinot, Thierry Cornillet, François Loos et Didier Bariani que je remercie.


Nous avons aussi travaillé sous le regard bienveillant de Jean-Louis Borloo à qui je voudrais rendre hommage. Lui qui a su nous rendre notre liberté tout en nous offrant le rassemblement des centres dont nous avions besoin.


Nous avons évidemment travaillé grâce à Jean-Marc Gabouty, notre Trésorier, qui a toujours su nous faire confiance, j’espère qu’il ne me contredira pas…


Merci aussi à l’équipe de Valois, une équipe de choc qui a toujours été à nos côtés et notamment France qui nous donne beaucoup de son temps.


Nous devons aussi beaucoup à notre nouveau Président, Laurent Hénart.


Il a été le secrétaire général d’un parti qui a su donner sa chance au mouvement de jeunes. Je sais qu’il sera, aujourd’hui et demain, le Président qui donnera sa chance aux jeunes dans le mouvement.


Au bout de quatre ans, j’ai vu certains de mes jeunes se faire élire aux dernières élections municipales et je suis très heureux d’avoir une génération entière de jeunes élus, j’en ai vu d’autres s’engager pour porter un idéal en soutenant des candidats et d’autres enfin qui se sont consacrés à d’autres aventures…


En quatre ans, nous avons réussi à créer une génération de jeunes solidaires entre eux, formés au radicalisme, à ses méthodes, à ses habitudes et surtout avec ses valeurs.


Je crois que je peux dire avec fierté que nous avons su créer une meute : pas celle qui agresse, mais au contraire celle qui se protège, qui créé de l’émulation. Une meute ouverte, qui se respecte, qui avance ensemble et qui se bat ensemble.


Et aujourd’hui, les combats à mener sont nombreux. Quand on voit que le Front National est capable de virer en tête aux élections municipales et européennes, il est urgent que nous nous posions des questions. On ne peut pas dire, c’est la faute aux autres. Au PS, à l’UMP. Non, ce serait trop facile.


C’est aussi notre faute. La faute de toute une classe politique qui a abandonné, qui refuse de se battre pour les Français. Une classe politique, trop occupée à se préserver elle même, et qui en a oublié sa raison d’être. Notre devoir est de changer ça. Notre devoir est de puiser dans les exemples que nous a donnés l’histoire. Le Radicalisme a toujours été porteur de solutions nouvelles aux problèmes rencontrés par notre pays en son temps. Aujourd’hui, nous sommes à un moment particulier qui nécessite une nouvelle fois que nous changions l’Etat d’Esprit de notre pays. Il est temps que nous prenions collectivement nos responsabilités.


Englué dans les affaires Bygmalion et Karachi, secoué par les écoutes illégales, étouffée sous le poids de la figure tutélaire d’un ancien Président qui avait promis de partir mais qui, à force d’envoyer des cartes postales est plus que traçable, l’UMP n’est plus qu’un arbre mort.


De l’autre côté, nous avons un gouvernement qui a réussi à montrer que le discours politique pouvait n’avoir plus aucun effet sur la réalité. François Hollande, c’est la faillite du verbe. Cinq minutes sur BFM pour parler de Léonarda, 10 minutes pour réagir sur les résultats du FN, 15 minutes pour un remaniement qui n’en est pas un, le Président Hollande c’est le mot vidé de son sens, c’est la formule creuse, et c’est le mot sans l’idée… où est l’action dans tout ça ? Il n’y en a pas.


Même les bonnes idées, le gouvernement les plombe : Le CICE, une bouffée d’oxygène sur le papier qui se transforme en calvaire administratif pour les entreprises.


Le choc de simplification ? Un « comité théodule » qui réfléchit entouré de 10 experts qui ne produisent rien d’autre que de la complexité.


La réforme fiscale ? La lubie d’un premier ministre aux abois qui se lance à lui même une bouée de sauvetage qui le fera définitivement couler.


Un pacte de responsabilité et de solidarité dont on ne comprend plus grand chose si ce n’est qu’il ne convainc plus personne : ni la majorité, ni les entreprises et encore moins les Français.


Le résultat : une France qui ne croit plus en ses chances et en ses atouts. Une France qui doute, qui se replie sur elle même. Une jeunesse sans perspective qui quitte notre pays pour des eldorados lointains. Des entreprises écrasées sous le poids des impôts et des contraintes administratives. Des ménages au pouvoir d’achat en berne et avec la peur au ventre de se retrouver au chômage et de voir les plus jeunes déclassés socialement. Des Français désenchantés qui ont offert à Marine Le Pen l’Europe sur un plateau d’argent.


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Alors évidemment après ce constat, certains vous diront qu’il ne reste que la résignation. En leurs temps, d’autres ont parlé d’indignation, vous vous souvenez. Mais nous, nous devons privilégier la mobilisation !


Dans une France en perte de repères, nous devons leur offrir le visage d’un pôle de stabilité, clair sur ses valeurs et qui énonce de manière pragmatique et concrète son programme d’action.


Nous devons devenir les militants du politiquement concret ! Partout en France, montons des brigades du concret pour montrer qu’à chaque problème nous avons une solution, et cette solution est politique !


Sachons incarner une offre politique nouvelle, intransigeante, exigeante et qui sait convaincre les Français sur trois points :


-Distinguons nous par la hiérarchie des priorités que nous proposons. Les Français peuvent comprendre que sur la base d’un diagnostic objectif, nous proposions une hiérarchie des sujets sur lesquels nous comptons agir : Simplification administrative au service des entreprises et des ménages, redéfinition du périmètre de l’Etat pour se dégager des marges financières, Réforme fiscale d’ampleur, et enfin une vraie politique industrielle commune au niveau européen. Tout cela au service d’une solidarité renforcée à même de rétablir l’égalité des chances notamment grâce à l’école.


-Montrons que nous avons la bonne méthode pour gouverner et réformer notre pays. La concertation pour établir le diagnostic. Le dialogue pour la définition des objectifs. L’échange pour définir les outils et la décision politique pour agir. Le manifeste radical, le grenelle en sont des exemples parfaits.


-Sachons enfin nous distinguer par les mots que nous employons. Non, chez nous jamais un bénéficiaire du RSA ne sera un assisté. Non, chez nous jamais un chômeur ne sera un poids pour la société. Jamais le mariage homosexuel ne sera considéré comme contrenature. La solidarité n’est pas un cancer, c’est notre force. Oui, en politique les mots ont leur importance mais nous devons toujours les assortir d’actes.


Voilà 3 éléments, 3 sujets sur lesquels nous avons le devoir de nous distinguer notamment de l’UMP. Hiérarchie des priorités, méthode et les mots que nous employons. 3 vraies différences. Mais pour se distinguer encore faut-il avoir les outils pour le faire.


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Alors nous sommes entre nous : Notre outil, c’est l’UDI. L’UDI, c’est notre plus grande chance à condition qu’on décide enfin d’y aller franchement. Nous avons été trop timides avec l’UDI ne sachant pas par quel bout la prendre. Et la réponse est simple. Allons-y clairement. Soyons pleinement dans l’UDI, soyons partout dans l’UDI, investissons l’UDI. Nous ne devons pas regretter l’UDI, nous avons créé l’UDI, nous devons être l’UDI.


Evidemment que le départ de Jean-Louis Borloo a changé la donne. Son poids dans la vie politique. Son poids chez nos partenaires. Sa capacité à exister dans les médias, sa légitimité vont nous manquer. C’est pourquoi notre seule force aujourd’hui, c’est l’unité. Nous allons devoir apprendre à dépasser la légitimité d’un homme en lui substituant la force d’un collectif uni !


Alors avec les Jeunes, que je préside pour quelques semaines encore, nous allons continuer à défendre le Parti Radical. Notre seule exigence, c’est sa survie dans l’UDI.


Notre vrai engagement, il est dans les valeurs du Parti Radical qui aujourd’hui doivent sortir du cercle de la place de Valois pour imprégner les murs de la rue des Volontaires.


Sans animosité, au contraire, mais avec la volonté affichée de peser dans une UDI qui doit tourner le dos aux débats stériles et inutiles : Fusion, disparition, annexion, acquisition. Tout cela n’a pas de sens.


Exigeons de tourner cette page pour entériner définitivement un mode de fonctionnement de l’UDI clarifié, qui respecte les partis fondateurs.


Exigeons de construire un projet en toute indépendance et de présenter, si les conditions sont réunies, un candidat à la Présidence de la République en 2017. Refusons les primaires ouvertes perdues d’avance et les mariages forcés qui ne mènent nulle part.


Faisons du Parti Radical les jambes, la tête et le cœur de l’UDI,


Faisons ensemble de l’UDI ce grand parti ouvert sur le monde, porteur d’espoir et d’idées dont nous avons besoin,


Le Parti Radical en a besoin, la France en a besoin, et l’Europe en a besoin !

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