Mon intervention en séance sur le SRADDET :
« Monsieur le Président,
Mes chers collègues,
Permettez-moi tout d’abord de remercier notre collègue Valérie Létard qui, pendant près de deux ans ne s’est pas ménagée pour conduire ce travail de prospective, ô combien important.
Les schémas sont souvent perçus comme des outils technocratiques ou encore comme des freins au développement en raison de leur complexité.
Grâce au travail engagé par Valérie Létard, sous l’autorité du Président, force est de constater aujourd’hui que le SRADDET va devenir un outil utile – un outil éclairant pour mener à bien nos politiques régionales.
Un petit retour en arrière au lendemain de notre élection suffit pour se rappeler que les schémas adoptés par nos prédécesseurs ne faisaient pas l’unanimité. Pire, certains posaient de vraies difficultés.
Je pense évidemment aux SRCE mais aussi à des schémas qui, sur le papier étaient de belles propositions intellectuelles, mais qui étaient inapplicables.
Et puis la loi NOTRE nous a imposé de créer un nouveau schéma intégrateur, appelé le SRADDET.
Ça n’est donc pas un hasard si le Président Bertrand a décidé de confier cette mission à Valérie Létard. Une mission très complexe mais stratégique au moment de la fusion de nos deux anciennes régions.
Trois défis étaient alors posés pour la Vice-présidente :
1) 1er défi : donner du sens à un document qui couvre énormément de thématiques, sans tomber dans une compilation des précédents schémas, ni des politiques régionales existantes ;
2) 2ème défi : co-construire avec des acteurs très variés dont les intérêts ne sont pas nécessairement convergents ;
3) 3ème défi : évidemment la question des délais extrêmement contraints dans un contexte de fusion.
L’enjeu était pourtant central : imaginer une nouvelle vision régionale où chaque territoire doit trouver sa place.
Pour ce faire, une méthode claire : celle de la concertation pour que chaque territoire ait la parole.
Concertation que certains de nos prédécesseurs avaient oubliée.
Ce processus de concertation a été lancé voila plus d’un an et chacun reconnaitra que le dialogue a été très instructif et constructif avec tous les territoires et tous les acteurs.
Le SRADDET est et restera donc une aventure collective, jusqu’au second semestre 2019. Date à laquelle le Conseil régional pourra l’adopter.
Je tenais à saluer tout particulièrement, au nom du groupe UDI UC, la méthode choisie sur le fond également. Vous avez fait un choix. Le choix de la synthèse plutôt que celui de l’exhaustivité - qui aurait clairement été un piège.
Le SRADDET n’est et ne sera pas un catalogue.
On comprend ici que le rapport d’étape qui nous est fait a deux vocations :
Première vocation, formaliser cette « phase de fabrication » de partis pris stratégiques - fils rouges de la vision régionale -, autour d’un certain nombre d’ambitions issues des remontées des territoires. Territoires, disons le, qui se sont beaucoup investis.
Deuxième vocation, préparer la seconde phase de concertation, c’est à dire co-construire les objectifs et les règles avec la mise en place du club des Personnes Publiques Associées (PPA). Il s’agit aussi de préparer la révision et la fusion des contrats de plan État-Région.
Il y a 6 grands principes d’aménagement, à chaque fois déclinés au sein des trois partis pris stratégiques – eux-mêmes correspondant à une échelle géographique de réflexion différente du plus global au plus local.
Une ligne directrice : l’ouverture qui est l’un des piliers de la stratégie de développement de la région - avec quelques conditions de réussite en matière d’accessibilité et de numérique.
L’idée globale est de proposer une organisation territoriale multipolaire avec une armature régionale où la métropole lilloise, Amiens et les villes de la région ont une place importante. En parallèle, les ruralités y sont très présentes, elles y sont pensées comme des atouts.
N’oublions pas que le SRADDET doit être à la fois un document d’aménagement et un document de développement.
C’est pourquoi la priorité transversale qu’est l’emploi est réaffirmée, en articulation forte avec le SRDEII.
Pour renforcer le lien entre aménagement et développement tout en défendant l’équilibre entre les territoires, le document a été construit dans une logique qui garantit une cohérence d’ensemble. Cohérence essentielle pour mettre en mouvement les politiques régionales en matière d’aménagement et de développement durable.
Des politiques pour lesquelles un travail sera engagé pour mieux organiser la répartition des compétences entre collectivités territoriales dans une logique d’efficacité grâce aux conventions territoriales d’exercice concerté. Des groupes de travail ont déjà été mis en place dans le cadre de la CTAP.
L’étape intermédiaire que vous venez de nous présenter était vraiment indispensable même si la loi ne l’impose pas - et ce pour que les acteurs des territoires continuent de partager la même ambition que la région et que les Conseillers régionaux puissent également se l’approprier.
Ce n’est pas un document technique que nous aurons à adopter. Ce n’est pas un schéma de plus que nous devrons voter.
L’adoption du SRADDET sera un acte politique fort, dessinant l’avenir de notre région et de ses 6 millions d’habitants.
Pour toutes ces raisons, et en vous remerciant - ainsi que les services - du travail accompli, le groupe UDI UC votera cette délibération d’adoption du rapport d’étape.
Nous sommes convaincus que notre collègue Nicolas Lebas pourra poursuivre le travail engagé par Valérie Létard dans le même état d’esprit et surtout avec la même efficacité.
Je vous remercie. »