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Citoyens exigeants, citoyens déçus ? Devenez militants !



Au lendemain de ces élections municipales, tirer un bilan politique est difficile. Pourtant, une chose est certaine : nous venons d'assister à l'habituel balancier gauche-droite qui veut que celui qui gouverne le pays perde les élections intermédiaires. Trois données supplémentaires viennent cependant troubler le jeu : l'ampleur particulièrement forte du balancier, le score élevé du Front National lors des deux tours et le niveau d'abstention qui a battu un nouveau record.

Evidemment, la défiance et le rejet du politique, qui ont été démontrés ces dernières semaines dans les études d'opinion, sont au coeur des explications de ce résultat. Que reproche-t-on aux élus : distance, incompétence, inaction, manque de vision, absence de concret, déficit de renouvellement et malheureusement parfois une probité à géométrie variable. Et ce n'est pas cette arrogance qu'ont affichée certains élus qui, le soir de l'élection, ont exulté - se félicitant d'un retour gagnant malgré " les affaires " -, qui va arranger les choses. Les Français peuvent légitimement avoir le sentiment qu'aucune leçon n'est retenue par leur classe politique, et je ne suis pas loin de leur donner raison ! 


Les Français ne font plus confiance aux politiques. Ils ne font plus confiance aux élus. Ils n'aiment plus les partis politiques traditionnels. 


Pourtant, une constante se dégage de toutes les élections : malgré le désamour, les citoyens continuent de voter pour des candidats issus des partis. Ils s'en plaignent mais ont majoritairement le réflexe de s'appuyer sur les partis pour faire leurs choix, comme s'ils avaient besoin de repères dans une société qui n'en a plus beaucoup. 


En revanche, une fois le vote passé, la crédibilité s'évapore très vite. Fini les 100 jours de grâce ! La côte de confiance de François Hollande en est la preuve, et celle de Nicolas Sarkozy l'était tout autant. C'est l'avènement de l'élu Kleenex et de l'élection désenchantée, y compris au niveau local.


Face à cette situation, quelques citoyens exigeants - certains les qualifieront de déçus - créent et s'engagent, notamment dans des initiatives qui se veulent apolitiques ou transpolitiques. Qu'il s'agisse de " Nous citoyens ", de " Bleu Blanc Zèbre " ou encore de "Nouvelle donne ", ces mouvements veulent incarner une autre manière de faire de la politique, moins partisane, avec un rejet des professionnels de la politique tout en étant animés par la volonté de changer les élus de notre pays.


Malheureusement, je crains que ces démarches, aussi louables qu'elles puissent paraître, aboutissent à un écueil et buttent sur une difficulté majeure. L'écueil est évident : en voulant dénoncer les travers du système partisan, ils nourrissent l'idée, très frontiste, du " Tous pourris ". La difficulté est quant à elle plus insidieuse : malgré des études d'opinion qui semblent laisser penser que les Français pourraient être tentés par ces " candidats citoyens ", force est de constater qu'ils ne franchissent que très rarement le pas. Les Français ont besoin des partis car, au delà d'être des repères idéologiques, ils sont rassurants parce que connus, parce que rassemblant des personnalités paradoxalement perçues comme crédibles et sans doute aussi parce qu'ayant accès aux médias. 


Dès lors, si l'objectif est de changer le personnel politique de notre pays, en le rajeunissant, en le féminisant, en le renouvelant pour faire disparaître les situations de cumul des mandats, soyons logiques. N'attendons pas que ce changement vienne par le vote. Nous devons agir en amont ! Nous devons changer les partis qui sont en réalité les seuls et uniques responsables du choix du personnel politique, et donc des candidats. 


C'est pourquoi j'ai décidé de lancer un appel, moi, le militant, moi le responsable d'une formation politique jeune : que vous soyez de gauche, de droite ou du centre, n'hésitez plus, engagez-vous ! Prenez votre carte dans un parti. Si vous avez peur parce que vous pensez qu'il s'agit d'un milieu clos, d'une école des mauvais coups, ou encore d'une prison idéologique, il ne dépend que de vous de faire changer cet état de fait. 


Prenez le pouvoir dans ces partis républicains qui n'attendent qu'une seule chose : un nouveau souffle pour redynamiser la vie politique et donc changer le regard que les Français portent sur elle. 


Je sais que mon appel semble à contre courant et quelque peu paradoxal. Je sais que les Français sont nombreux à penser que ces changements sont impossibles. Pourtant, quand on voit qu'un parti politique qui prétend être le premier de France peine à réunir plus de 350 000 adhérents, je pense que ce défi est à notre portée. 


Il revient à tous ceux qui critiquent, dénoncent, se lamentent, s'indignent, regrettent la situation de notre pays et de la politique de se réveiller. Réveillez-vous sinon nous ne redresserons jamais le pays. Réveillez-vous sinon nous ne pourrons jamais porter au pouvoir une nouvelle génération d'élus à même d'avoir des idées neuves. Alors, je le répète, citoyens exigeants, citoyens déçus, n'hésitez plus, devenez militants et prenez le pouvoir !

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